jeudi 16 avril 2009

L'Association pour l'autobiographie et le Patrimoine Autobiographique (A.P.A.)


Monsieur Bernard Massip, membre de l'A.P.A. (Association pour l'autobiographie et le Patrimoine Autobiographique) est venu assister à l'une des représentations du cinquième épisode de Jean-Jacques en mars dernier. Il en a ensuite fait un compte-rendu sur le site de son association. Il m'a très aimablement autorisé à le reproduire ici, ce dont je le remercie.


Jean-Jacques Rousseau
Jean Jacques d’après les Confessions,
par William della Rocca (Spectacle)

Spectacle théâtral à épisodes, 2007-2012

William della Rocca s’est lancé dans une entreprise théâtrale ambitieuse et singulière. Il a décidé d’adapter, seul à la scène, rien moins que Les Confessions de Rousseau dans leur ensemble. Chacun des douze livres des Confessions donne lieu à un spectacle, dans lequel l’acteur reprend le texte de Rousseau, ne pratiquant que quelques coupures nécessaires pour que la représentation conserve une durée raisonnable. Il a commencé son entreprise en février 2007 et à raison de 2 spectacles par an, il compte en donner le dernier volet en juin 2012, à l’occasion du tricentenaire de la naissance de Rousseau.

Ces spectacles se donnent le plus souvent en petit comité, en théâtre d’appartement, dans les conditions que l’acteur apprécie car elles lui permettent de partager une plus grande intimité avec son public. J’ai assisté pour ma part à une représentation du cinquième épisode, évoquant la période 1732-1736, le séjour à Chambéry auprès de Madame de Warens.

Pour tout décor, une tenture rouge, un lutrin sur lequel est posé un grand livre, un fauteuil. Rousseau surgit, en costume d’époque, les traits déjà marqués par l’âge, Rousseau, tel qu’en lui-même... Il s’approche de nous... Il commence...

Et c’est toute la saveur alors d’un texte plein de vivacité basculant sans cesse entre différents registres, scénettes imagées et drôles, moments plus raisonneurs, souvenirs chargés d’émotion. Le ton de l’acteur épouse à merveille toutes les bigarrures du texte et maintient sans désemparer notre attention au long d’une prestation de plus de deux heures.

Voici le jeune Jean-Jacques faisant son éducation sous la houlette affectueuse de Madame de Warens dans la bonne société locale, s’initiant non sans gaucherie à l’art de la conversation, quittant son ennuyeux emploi au cadastre pour virevolter auprès des demoiselles en leur prodiguant des leçons de musique. Le voici entraîné presque à son corps défendant (ah les délicieux sophismes de ses justifications !) dans les bras de « Maman » puis voici la vie en bonne intelligence d’un trio aimant: « Ainsi s’établit entre nous trois une société sans autre exemple sur la terre ». Voici les moments plus difficiles, le drame de la mort de Claude Anet - et là le regard de l’acteur se fait brillant, la larme roule sur sa joue -, voici les soucis matériels qui menacent. Et voici enfin l’évocation émerveillée, mais chargée d’une intense mélancolie par Rousseau vieillissant au travers de la voix de l’acteur, de la première visite au havre des Charmettes... A suivre...

C’est là-dessus que je laisse Jean-Jacques. Non sans savoir que je pourrai le retrouver pour le sixième épisode à partir d’octobre 2009.

Bernard Massip, 2009-03-28


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