mercredi 28 avril 2010

Rousseau entre Balzac et George Sand



Le samedi 15 mai à 17h00, à l'invitation de la Société des Amis d'Honoré de Balzac et de sa présidente, Anne-Marie Baron, j'ai eu le grand plaisir de re-lire dans la belle bibliothèque de la Maison de Balzac, rue Raynouard à Paris, A propos des Charmettes, le texte que George Sand a écrit en hommage à Jean-Jacques Rousseau après sa visite aux dites Charmettes en mai 1861.

Cette lecture a été précédée de celle d'un extrait de la Physiologie du mariage, de Balzac, où il est question des Confessions de Rousseau, et de la mauvaise influence que cette lecture peut avoir sur les femmes...


Maison de Balzac

47, rue Raynouard, Paris 16ème
Métro Passy / La Muette
RER C Boulainvilliers / Radio France

Bus n°32, 50, 70, 72.

Tél. : 01 55 74 41 80

Résumé du septième épisode (1741 – 1747) + index des personnes citées et lexique



Le Paris brillant que Jean-Jacques découvre lors de son second séjour efface les mauvaises impressions du premier, et le met en relations avec le monde littéraire et musical. Il se voit offrir l’emploi de secrétaire de l’ambassadeur Montaigu, qu’il part rejoindre à Venise. La musique occupe là tous ses loisirs, sans parler d’une aventure avec une courtisane. S’étant querellé avec l’ambassadeur, il revient à Paris, où il s’attache à la maison Dupin, et commence une liaison avec la servante d’auberge Thérèse Levasseur, dont il aura cinq enfants. Ses débuts dans la composition musicale sont encourages par Voltaire mais contrariés par Rameau. Il se lie amitié avec Diderot.

Jacques Voisine
Dictionnaire de Jean-Jacques Rousseau


Les représentations du septième épisode ont débuté le 11 mars 2010

INDEX DES PERSONNES CITÉES DANS CET ÉPISODE

L’abbé Gabriel Bonnot de Mably (1709 – 1785) quitta le séminaire avant la fin de ses études et fut attaché au cardinal de Tencin, nommé ministre des Affaires étrangères en 1742. Après avoir joué un rôle important comme conseiller du ministère, il rompit brusquement avec le cardinal et se lança dans la carrière des lettres. Comme Jean-Jacques, il admirait les institutions des Grecs et des Romains et estimait que les sociétés modernes étaient en décadence. Il condamnait absolument le luxe et souhaitait qu’on en revint à la simplicité primitive. Ses Entretiens de Phocion sur le rapport de la morale avec la politique, de 1763 et ses Observations sur l’histoire de France (1765), notamment, eurent un grand succès.

Né à Lyon, Charles Bordes (1711 – 1781) avait passé plusieurs années à Paris avant de se fixer dans sa ville natale en 1740. Esprit sceptique et mordant, il fut reçu membre de l’Académie de Lyon en 1745 et publia plusieurs ouvrages libertins et antireligieux. Nous le retrouverons en 1751 lors de sa polémique avec Jean-Jacques au sujet du Discours sur les sciences et les arts.

Bertrand-René Pallu (1693 – 1758), seigneur du Ruau et Barbotteau, intendant de justice et finances de la ville et généralité de Lyon, cultivait les belles-lettres et fut reçu en 1742 membre de l’Académie de Lyon. Il traduisit en vers français quatre drames de Métastase qu’il publia entre 1746 et 1749. Voltaire lui avait adressé une épitre en vers en 1729. Elu au Conseil d’Etat, il quitta Lyon en 1750, non sans avoir plus d’une fois attiré l’attention par ses dettes et sa morale relâchée.

Aucun renseignement sur M. de Bonnefond n'a été trouvé.

Né à Yverdon le 6 septembre 1691, Daniel Roguin habitait l’île Saint-Louis lorsqu’il fit la connaissance de Jean-Jacques. Il semble retourné peu après dans sa ville natale où il mourut le 25 mai 1771.

Charles Gros de Boze (1680 – 1753), secrétaire perpétuel de l’Académie des Inscriptions dès 1706, membre de l’Académie française dès 1715, a laissé de nombreuses études sur la numismatique.

Louis-Bertrand Castel (1688 – 1757), jésuite, mathématicien, collabora pendant trente ans au Journal de Trévoux ; il s’efforça de construire un clavecin pour les yeux, où les sons devaient être rendus sensibles à la vue. Il publia en 1754 des Lettres d’un académicien de Bordeaux sur le fond de la musique à l’occasion de la lettre de M. Rousseau contre la musique française, et en 1756 l’Homme moral opposé à l’homme physique de M. Rousseau.

René-Antoine de Réaumur (1683 – 1757), membre de l’Académie des Sciences à l’âge de 25 ans, était considéré comme un des savants les plus illustres de Paris. A l’époque où Jean-Jacques fit sa connaissance, il s’occupait surtout d’histoire naturelle et s’apprêtait à publier ses Mémoires pour servir à l’histoire des insectes.

J.-J. Dortous de Mairan (1678 – 1771) était un mathématicien, Jean Hellot (1685 – 1766), un chimiste et Jean-Paul de Fouchy (1707 – 1788), un astronome.

La comtesse Catherine Bielinska, parente du roi Stanislas, avait épousé le baron Jean-Victor de Besenval (1671 – 1736), officier soleurois au service de France, puis envoyé extraordinaire en Suède et en Pologne et finalement colonel des Gardes-Suisses en France. Leur fille, Théodora-Elizabeth-Catherine, épousa en 1733 Charles-Guillaume-Louis, marquis de Broglie.

Mme de Fontaine eut de son mari, Jean-Louis-Guillaume de Fontaine, un fils et une fille, et de son amant le puissant financier Samuel Bernard trois filles adultérines, dont la dernière Louise-Marie-Madeleine, née à Paris le 28 octobre 1706, épousa Claude Dupin le 1er décembre 1724. Il avait 43 ans et Mlle de Fontaine, 17. Leur salon fut l’un des plus brillants et des plus recherchés de Paris. En février 1730, naquit un fils qui reçut les noms de Jacques-Armand Dupin de Chenonceaux, du nom de la terre que Claude Dupin avait achetée à la veille de son mariage.

De son premier mariage avec Marie-Jeanne Bouilhat de Laleuf, Claude Dupin avait eu un fils, Charles-Louis Dupin de Francueil, né en 1716, qui épousa en 1737 Suzanne Bollioud de Saint-Julien. De son second mariage, avec Aurore de Saxe, naîtra un fils qui sera le père d’Aurore Du Devant soit George Sand.

Guillaume-François Rouelle (1703 – 1770) fut nommé démonstrateur de la chaire de chimie au Jardin du Roi. Dès 1740 au moins, il donnait, avec grand succès, des leçons particulières de chimie, auxquelles assista également Diderot.

Pierre-François, comte de Montaigu, né en 1692, avait embrassé fort jeune la carrière des armes. Dégoûté du service militaire, il avait demandé et obtenu le poste d’ambassadeur de France à Venise, où il arriva le 11 juillet 1743.

Le chevalier de Montaigu, frère cadet de l’ambassadeur, colonel-brigadier d’infanterie, était gentilhomme de la manche, c’est-à-dire un officier dont la fonction est d’accompagner les fils de France dans leur jeunesse.

L’abbé de Binis, adjoint à Jean-Jacques comme sous-secrétaire de l’ambassadeur de France à Venise.

Jean Le Blond avait succédé à son père comme consul de France à Venise en 1718. C’est lui qui faisait l’intérim lors du changement d’ambassadeur. Il devait occuper son poste pendant quarante ans.

Olivet, capitaine du vaisseau français La Sainte-Barbe.

L’abbé Jean-Charles Patizel, chancelier du consul de France à Venise.

François-Xavier de Carrion, secrétaire de l’ambassadeur d’Espagne à Venise, puis en Suède et à Paris, devint chargé d’affaires de la Cour d’Espagne à Paris puis à Vienne en 1754 et à Londres en 1763.

Le marquis Gallucio de l’Hospital, ambassadeur de France à Naples de 1740 à 1750.

Zulietta, courtisane vénitienne, jouissant lors d'une grande réputation dans la galanterie.

Née à Orléans le 21 septembre 1721, Marie-Thérèse Le Vasseur était fille de François Le Vasseur, officier monnayeur, et de Marie Renoux.

Alexandre-Jean-Joseph Le Riche de la Pouplinière (1693 – 1762), fermier-général depuis 1721, avait acquis en 1739, rue de Richelieu, un somptueux hôtel qui était rapidement devenu un des centres de la vie artistique et mondaine de Paris.

Fille d’un ancien officier au service du roi de Danemark et de l’actrice Mimi Dancourt, Thérèse Boutinon des Hayes (1714 – 1756) avait épousé en octobre 1737 M. de la Pouplinière, sur l’ordre du cardinal de Fleury qui estimait que leur liaison était incompatible avec les responsabilités d’un fermier-général.

Fille aînée de Nicolas Le Duc et de Marguerite Le Vasseur, Goton Le Duc est née le 12 juin 1727 à Orléans.

Madame la Selle, aubergiste.

Mlle Gouin, sage-femme.

Louise-Florence-Pétronille de Tardieu d’Esclavelles, nées à Valenciennes le 11 mars 1726, avait épousé Denis-Joseph Lalive d’Epinay, femier-général, le 23 décembre 1745.

Elisabeth-Sophie-Françoise Lalive de Bellegarde, belle-sœur de Mme d’Epinay, née à Paris le 18 décembre 1730, épousa le 28 février 1748 le comte Claude-Constant-César d’Houdetot.

Etienne Bonnot de Condillac (1715 – 1780), frère de M. de Mably, avait reçu les ordres mais n’exerçait pas de fonctions ecclésiastiques. Diderot permis à ce « grand métaphysicien » de publier son premier ouvrage, l’Essai sur l’origine des connaissances humaines (1746).

Sont aussi cités dans ce septième livre :

Louis-François Armand de Vignerot du Plessis, 3ème Duc de Richelieu et maréchal de France (1696 – 1788)

Denis Diderot (1713 – 1784)

Le Père Jean-Jacques Souhaitty, dont Les Nouveaux éléments de chant, ou l’Essay d’une nouvelle découverte qu’on a faite dans l’art de chanter avaient paru en 1677 à Paris.

Jean-Philippe Rameau (1683 – 1764)

François-Marie Arouet dit Voltaire (1694 – 1778)

Jean le Rond d’Alembert (1717 – 1783)



Lexique du septième épisode

un pays de son fils et de son mari : un compatriote, celui qui est du même pays. Expression populaire.

me livrant à tout l’œstre poetique et musical : violente passion, excitation.

quelques lignes de son estoc : de son cru.

faire des passedroits : injustice qu'on fait à quelqu'un en ne suivant pas l'usage ordinaire.

le dégout n’avoit point de part à ce rat : caprice, bizarrerie, fantaisie. Dans ce cas particulier, il doit plutôt s’agir d’un fiasco.

Zanetto, lascia le Donne, e studia la matematica : Jeannot, laisse tomber les femmes, et étudie les mathématiques.

Je devins son champion : défenseur.

Je trouvois dans Therese le supplement dont j’avois besoin : au sens de suppléer. Il s’agit ici pour Jean-Jacques de remplacer Maman.

Il avoit bien fallu faire une musique assortissante : qui convienne.

l’honoraire qu’il devoit me produire : l’avantage matériel que Jean-Jacques devait en retirer.

J’en fis plusieurs cours (…) chez M. Rouelle : j’en fis plusieurs études suivies.