vendredi 25 juin 2010

Un William peut en cacher un autre... (hommage)

J’ai découvert récemment, grâce au conseil éclairé d’une fidèle spectatrice – et j’en profite pour la remercier –, le merveilleux livre de William Boyd : Les Nouvelles Confessions, dont l’inspiration première est, bien entendu, Jean-Jacques Rousseau. Le livre est édité au Seuil, au format de poche notamment, et ce pourrait être une passionnante lecture de vacances, pour ceux d’entre vous qui se laisseraient tenter. Je ne résiste pas à l’envie de retranscrire ici le paragraphe où John James (tiens donc...) Todd, le héros du roman, découvre les Confessions de Jean-Jacques. Ce bref passage m’a profondément ému car il décrit de manière assez précise l’émotion que j’ai moi-même ressenti après ma première lecture de ce livre qui a bouleversé ma vie...


Et le livre ? Vous aurez facilement reconnu les accents de Jean-Jacques Rousseau dans Les Confessions. Je fus saisi et captivé par cette extraordinaire autobiographie – à tel point que j’aurais pu croire lire la mienne. Lisez-la, achetez-la et vous verrez ce que je veux dire. J’ignorais tout de Rousseau, de sa vie, de son oeuvre, de ses idées, et je ne savais pas grand-chose de l’Europe du 18ème siècle, mais la voix était si fraîche, la sincérité si émouvante et inhabituelle que peu importait. C’était là l’histoire du premier homme véritablement honnête. Le premier homme moderne. C’était là la vie de l’esprit individuel racontée dans toute sa noblesse et sa misère pour la première fois dans l’histoire de la race humaine. Lorsque je reposai la pile de pages écornées à la fin de mes sept semaines de lecture fébrile, je pleurai. Puis je commençai à les relire. Cet homme parlait en notre nom à tous, mortels souffrants, de nos vanités, de nos espoirs, de nos moments de grandeur et de nos natures abjectes et corrompues. (...) Rousseau et son autobiographie me libérèrent. Je n’oublierai jamais cet exceptionnel et précieux cadeau.


Le beau sourire de William Boyd