jeudi 27 décembre 2012

Ainsi s’achève l’Année Rousseau !


Le mercredi 12 décembre l'année Rousseau s'est officiellement achevée à Genève. J'ai eu le grand honneur de participer à la soirée qui a clôturé cette année faste en évènements de toute sorte, et vous pouvez en lire ci-dessous un compte-rendu, sorti de la plume alerte de Denis Dabbadie, membre éminent de l'Association Pour l'Autobiographie (A. P. A.). 

Je le remercie de m'avoir autorisé à le reproduire ici en avant-première. Il figurera dans le prochain numéro de la " Faute à Rousseau ", la belle et riche revue de l'association sus-nommée.

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Ainsi s’achève l’Année Rousseau !
(de notre correspondant permanent à Genève)

12-XII-012. Date fameuse entre toutes pour les Genevois (et fête cantonale), le 12 décembre marque l’anniversaire de l’Escalade : en 1602, grâce à l’initiative de la Mère Royaume (beau nom pour une citoyenne de la République) qui réveilla ses compatriotes en jetant par sa fenêtre, d’après la légende, sa marmite de soupe (d’aucuns parlent d’un autre récipient et d’un autre contenu…), le peuple genevois parvint à bouter hors de la ville les envahisseurs savoyards qui croyaient réussir leur forfait sous le couvert d’une nuit d’encre. Cette année, ce même jour voyait la clôture officielle des festivités du Tricentenaire de Jean-Jacques Rousseau.
Après une séance (très) académique à l’université, en conclusion de son cycle « Penser avec Rousseau », et une verrée chez Papon, la Maison (natale) de Rousseau invitait les principaux « porteurs de projets » à lire leur texte de prédilection de Jean-Jacques en commentant leur choix. Beau bouquet final imaginé par Isabelle Ferrari, l’infatigable directrice de l’Espace Rousseau. La quinzaine de personnalités retenues, venues de tous horizons, permettait de prendre une fois encore conscience de la diversité de cette œuvre qui continue toujours de surprendre, fût-ce dans ses contradictions. Ainsi, Jean Starobinski lut-il avec gourmandise le passage du Livre IV de l’Émile où l’auteur développe la proposition-supposition « Si j’étais riche… » ; il observa qu’ici, le portrait du père en chasseur accompagné de son chien complète celui des Confessions, qui nous le montre entouré de ses livres. Un pasteur arborant un discret soul patch et une élégante pasteure tirèrent des Lettres écrites de la Montagne une analyse de la Réformation plus riche d’enseignements aujourd’hui que jamais, ainsi que le beau portrait d’un Jésus proche de nous, pauvres humains. Huguette Junod pointa malicieusement, avec de très brefs extraits puisés dans le Livre V de l’Émile (finalement, l’œuvre la plus citée en cette soirée, puisque quatre fois « nominée ») les « horreurs » proférées à l’adresse des femmes : « Si je n’avais pas été féministe, lorsque j’ai découvert ces lignes, je le serais aussitôt devenue ! », ajoutait notre Présidente genevoise.
Quant à lui, William della Rocca (qui, au printemps et à l’automne, a présenté à la Maison de Rousseau l’intégralité de son incarnation des douze livres des Confessions), confia l’illumination, aussi fulgurante que celle de Vincennes pour Jean-Jacques, par laquelle, en 2006,  il se ressentit comme le frère de ce dernier, un jour d’été méridional, au sommet… du Massif de l’Étoile ! Il partageait alors avec l’assistance, très émue, la « nuit délicieuse hors de la ville » du Livre IV.
Ces lectures furent couronnées par la lettre à Toussaint-Pierre Lenieps, écrite de Montmorency, le 2 décembre 1759, où Rousseau invite son ami à venir chez lui afin de… célébrer l’Escalade ! Subtile transition pour ne pas faillir à la tradition moderne qui veut qu’une marmite en chocolat soit écrasée sous l’exclamation « Ainsi périssent les ennemis de la République ». Périlleuse mission dont furent chargés deux éminents initiateurs de l’Année Rousseau. L’un, François Jacob (directeur de l’Institut et Musée… Voltaire), est également commissaire de la passionnante exposition « Nota bene : de la musique avec Rousseau », à admirer à la Bibliothèque de Genève jusqu’au… 2 mars 2013. Malgré tout, le duo s’écria pour l’occasion : « Ainsi s’achève l’Année du Tricentenaire ! ».

Denis Dabbadie



dimanche 11 novembre 2012

Jean-Jacques par Jacques-Henri


" Lecteur, si vous trouvez ces détails frivoles, n’allez pas plus avant ; tous sont précieux pour moi, et l’amitié m’ôte la liberté de choisir. Si vous aimez à voir de près les grands hommes, et si vous chérissez dans un récit la simplicité et la sincérité, vous serez satisfait. Je ne donne rien à l’imagination, je n’exagère aucune vertu, je ne dissimule aucun défaut : je ne mets d’autre art dans ma narration qu’un peu d’ordre. Dans l’envie que j’avais de ne rien perdre de la mémoire de Rousseau, j’avais recueilli quelques autres anecdotes ; mais elles n’étaient fondées que sur des ouï-dire, et j’ai voulu donner à cet ouvrage un mérite étranger même aux meilleures histoires : c’est de ne pas renfermer la plus légère circonstance, que je n’en aie été le témoin, ou que je ne la tienne de la bouche même de Rousseau. "
Bernardin de Saint-Pierre (1737 - 1814)

Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre était âgé de trente-cinq ans lorsqu'il fit à Jean-Jacques Rousseau, lui-même sexagénaire, sa première visite. Il revenait tout juste d'un séjour de deux ans à l'île de France, aujourd'hui île Maurice. Leur amitié dura six ans, jusqu'à la mort de Jean-Jacques.

Cette amitié nous vaut le document le plus vivant sans doute et le plus direct qui nous soit parvenu sur l'auteur des Confessions, à la fois témoignage, interview et reportage. Les détails biographiques sont cependant quelquefois assez fantaisistes mais le tout est suffisamment émouvant, et drôle aussi, pour être digne d'intérêt.

C'est donc avec un grand plaisir que je vous lirai un large extrait de ce document, pour clôturer cette année 2012 où nous avons fêté le tricentenaire de Jean-Jacques Rousseau.

Cette lecture conclura également la longue série de représentations qui auront eu lieu au 175, rue Saint-Honoré, chez notre chère amie Agnès, qui nous a si généreusement accueillis, dans son petit théâtre particulier, durant ces six années, et il sera donc d'autant plus émouvant de penser que les faits relatés par Bernardin de Saint-Pierre ont eu lieu tout près de là, rue Plâtrière - aujourd'hui rue Jean-Jacques Rousseau - où ce dernier vécut plusieurs années avant son départ pour Ermenonville où il décédera le 2 juillet 1778.

La lecture des Anecdoctes de la vie de Jean-Jacques Rousseau par Bernardin de Saint-Pierre aura lieu trois soirs consécutifs : 

les jeudi 6vendredi 7 et samedi 8 décembre à 20 heures, chez Agnès Brabo, rue Saint-Honoré à Paris.

Pour réserver, ce qui est absolument indispensable, 
il faut appeler le 06 24 56 08 53
ou envoyer un courriel à jeanjacquesetmoi@free.fr



mardi 6 novembre 2012

Ecrire sa vie... à Ambérieu-en-Bugey


Ambérieu-en-Bugey est le siège de l’Association Pour l’Autobiographie (APA). Celle-ci conserve, au sein de la médiathèque municipale, plus de 2500 textes et journaux intimes.

Depuis 2009, la manifestation Écrire sa vie propose au public ambarrois des animations autour de l’écriture de soi.

L'édition 2012 célèbrera, tout naturellement, Jean-Jacques Rousseau, dont on fête cette année le tricentenaire, et j'ai le grand honneur d'y participer en présentant les deux premiers livre des Confessions les vendredi 9 et samedi 10 novembre.






vendredi 26 octobre 2012

La Faute à Rousseau, la revue...

Voici un long entretien, retranscrit par Sylvie Jouanny et Elisabeth Legros-Chapuis, dans la belle et riche revue de l'Association Pour l'Autobiographie (A.P.A.), la bien nommée " Faute à Rousseau ". J'en profite pour remercier chaleureusement cette association et son président, Philippe Lejeune, pour leur soutien indéfectible à mon projet. Bonne lecture !
NB : pour pouvoir lire correctement cet article, je vous conseille, une fois encore, de le copier sur votre bureau.




jeudi 18 octobre 2012

Môtiers

Mon marathon genevois s'achève demain soir, vendredi, mais j'aurai le grand honneur de jouer samedi à Môtiers, dans le canton de Neufchâtel. Sur les lieux-mêmes où la majeure partie du douzième et dernier livre des Confessions se déroule.



mercredi 3 octobre 2012

Retour à Genève...



Je reviens dès la fin de la semaine prochaine à Genève terminer mon cycle de représentations des douze livres des Confessions, commencé au printemps dernier, à la Maison de Rousseau et de la Littérature, sise dans la maison même où Jean-Jacques a vu le jour.

Voici le calendrier de ces représentations :

- Samedi 13 octobre : 07ème livre

- Dimanche 14 octobre : 08ème livre

- Mardi 16 octobre : 09ème livre, 1ère et 2ème parties

- Mercredi 17 octobre :  10ème livre

- Jeudi 18 octobre : 11ème livre

- Vendredi 19 octobre : 12ème et dernier livre

Elles débutent toutes à 18h30.

Le 16 octobre, il y aura un entracte d'une heure entre les deux parties du 9ème livre, qui durent chacune 1h30 environ.


jeudi 27 septembre 2012

Au Panthéon


J'ai eu le grand honneur hier, mercredi 26 septembre 2012, de dire à quelques mètres du tombeau du vrai Jean-Jacques Rousseau, le premier livre de ses Confessions. Ce fut une représentation privée, destinée à un groupe d'élèves du prestigieux lycée Henri IV, tout proche, et à quelques jours de la clôture de la superbe exposition Rousseau et les arts, qui demeurera pour moi la plus réussie de toutes celles qui ont eu lieu en cette année de commémoration.



mercredi 12 septembre 2012

"Rousseau est comme un ami que je veux défendre"


Voici la traduction de l'article paru dans le journal néerlandais Trouw (voir reproduction plus bas).
Cette traduction est signée Robert Egeter van Kuyk, que je remercie profondément, et a été rendue possible par l'intervention inspirée de mon cher ami Sylvain Savard, que je remercie de tout coeur également. 

"Rousseau est comme un ami que je veux défendre"

L'acteur William della Rocca est tellement fasciné par le philosophe Jean-Jacques Rousseau qu'il sait déclamer par coeur les 256.000 mots de son oeuvre Confessions. "Il y en a qui me prennent pour un jukebox : poussez le bouton et vous entendez du Rousseau." L'acteur William della Rocca (49 ans) secoue la tête, assis dans la maison de naissance de Rousseau (1712-1778) dans la Grand'Rue au vieux centre de Genève. Dans un instant il changera son jeans pour des culottes XVIIIe siècle, couvrir avec une perruque les quelques cheveux qui lui restent sur la tête, et lire, comme Rousseau, le douzième et dernier livre des Confessions. Disons plutôt : déclamer, par coeur, comme il a déclamé les onze livres antérieurs au cours des six années passées. Parfois il raccourcit les textes et en fait un 'spectacle' de deux heures. Mais aujourd'hui au tricentenaire de la naissance de Rousseau il parachève son travail. Comme les musulmans qui savent réciter le Coran tout entier, le Parisien Della Rocca récite les Confessions - remarquons que l'autobiographie de Rousseau a trois fois la longueur du Coran: quelque 256.000 mots.

Della Rocca est animé de Rousseau. Vit Rousseau, mais n'est pas un jukebox. "Oh, je ne peux pas déclamer un passage quelconque, comme ça, il faut bien que je me prépare. Il faut une bonne ambiance, car il m'arrive parfois de perdre le fil si je ne peux pas me concentrer parce que le public ne se tait pas, par exemple." Mais voyons, comment fait-il pour maîtriser une si grande quantité de texte ? "Bon, il s'agit d'entrainement et le style de Rousseau m'y aide beaucoup. Il est rythmé, moi j'ai une mémoire auditive et je lis le texte à haute voix, écoute ses sonorités, la musicalité du texte. C'est ainsi que je le maîtrise. Donc si je me trompe, je m'en aperçois immédiatement comme si je faisais une fausse note au piano."

Il n'en finira jamais, dit Della Rocca. "Je ne cesse de relire, me replonge dans le texte, souvent en prenant une douche j'en déclame des pages, parfois je ne peux penser à rien d'autre et alors il faut que je me dise: arrête!"

Il y a six ans il fit la connaissance de Rousseau par un film. "J'en étais pris au dépourvu. Jusque-là je ne savais rien de lui, et encore moins des préjugés qui existent sur sa personne et son oeuvre. Avec une franche innocence je me suis mis à lire les Confessions et j'étais perdu. Reconnaître les similarités de nos biographies ..... la mère de Rousseau mourut à sa naissance; il devait sa vie à la mort de la mère et son père n'a jamais cessé de le lui rappeler, créant ainsi ce sentiment de culpabilité qui l'a formé par la suite." Della Rocca se tait, se reprend. "Moi aussi j'ai perdu ma mère dès un jeune âge et j'en garde toujours un trou, un vide en moi que ne pourrait ressentir que celui qui a eu la même expérience ...." L'oeuvre de Rousseau résonne de cette perte de sa mère, dit Della Rocca. "Au-dessus de tout il cherchait la réunion, la fusion avec quelqu'un d'autre, recherche qui se soldait par un échec. Dans ses Confessions il se met à poil, il s'ouvre sans réserve, et c'est ce qui me touche tellement. En lui, je reconnais la complexité de celui que je suis, moi."

Souvent on dit Rousseau hypocrite. Ce n'est pas juste, dit Della Rocca. "Une telle critique vient le plus souvent du côté de personnes qui ne l'ont jamais lu. Quant à moi, je suis convaincu qu'il est honnête, sincère. Mais j'admets - je ne suis plus guère partie neutre quand il s'agit de Jean-Jacques, il est comme un ami que je veux défendre. Il est inévitable de l'aimer quand on le lit avec attention!"


mercredi 22 août 2012

22 août 1742 - 22 août 2012


Il y a deux cent soixante-dix ans aujourd'hui, Jean-Jacques présentait devant l'honorable Académie des Sciences son Projet concernant de nouveaux signes pour la musique. Projet dont il était persuadé qu'il ferait sa fortune et sa gloire et qui ne reçut pas, malheureusement pour lui, l'accueil escompté.

Je me suis rendu cet après-midi dans la cour Napoléon et la cour carrée du Musée du Louvre, comme en pélerinage, mais je n'ai pu résoudre le mystère de l'emplacement exact de l'Académie des Sciences dans ces bâtiments en 1742.  Il semblerait qu'elle se trouvait au premier étage de l'aile au sud-ouest de la cour carrée; aile qui se prolonge dans ce qui est aujourd'hui la cour Napoléon. J'y reviendrai dès que j'aurai obtenu des informations plus précises et plus fiables.



Comme chacun l'a remarqué, dans la cour Napoléon est célébré le génie français, par une longue série de statues représentant les hommes illustres qui ont marqué l'histoire de France du 16ème au 18ème siècle, et Jean-Jacques ne manque pas à l'appel, bien entendu. 



J'imagine, avec un certain serrement de coeur, Jean-Jacques retournant, à la fin de cette journée où il vit ses espoirs déçus, dans sa chambre de l'hôtel Saint-Quentin, l'âme en peine, et n'imaginant certainement pas qu'il serait célébré un siècle plus tard dans cette nouvelle aile du Palais du Louvre, construite sous Napoléon III.

mercredi 15 août 2012

Revue de presse...


Un portrait de votre serviteur dans le journal néerlandais Trouw
paru le 9 juillet 2012.
Toute personne susceptible de le traduire me rendrait un grand service.
Merci !



mardi 14 août 2012

Rousseau chez Voltaire


Annonce de la représentation du Premier livre des Confessions
qui aura lieu au Château de Ferney-Voltaire
le vendredi 14 septembre



dimanche 12 août 2012

Montpellier


Je ne sache pas d'avoir vu, de ma vie, un pays plus antipathique à mon goût, que celui-ci, ni de séjour plus ennuyeux, plus maussade, que celui de Montpellier, écrit Jean-Jacques dans sa correspondance.

Ce n'est pas mon avis, mais Montpellier s'est évidemment beaucoup transformée depuis 1737.

Tout près de la superbe promenade du Peyrou, du Jardin des plantes et de la Faculté de Médecine, où Jean-Jacques vint consulter le fameux docteur Fizes, qui avait guéri un "polype au coeur", se trouve la rue Jean-Jacques Rousseau, ancienne rue Basse, où Jean-Jacques séjourna, à l'actuel numéro 26, où figure cette plaque. Ce n'est semble-t-il pas la pension du docteur Fitz-Morris, mais la maison d'un certain monsieur Marceron.

Tout près de là se trouve aujourd'hui une véritable oasis, le restaurant Le Petit Jardin, au cadre très rousseauiste, où l'accueil est charmant, la nourriture excellente et l'atmosphère délicieuse, surtout sous le ciel étoilé des nuits d'été languedociennes. Je vous le recommande chaudement, si vos pas vous mènent un jour ou l'autre jusque là.



samedi 28 juillet 2012

Le pays est riant...


Le samedi 7 juillet, je jouais pour la dernière fois dans le bel atelier de Catherine Barthélémy à Chanceaux-sur-Choisille près de Tours.

Catherine m'a fait cet honneur cinq années de suite et je lui en sais gré, ainsi qu'à Florence Barthélémy, sa belle-soeur, qui fut tout autant qu'elle organisatrice de ces belles soirées dont je garderai toujours un émouvant souvenir.

Je leur dédie de tout coeur ces quelques vers du Tasse, qui paraissent avoir été écrits pour elles. Ils sont issus de la Jérusalem délivrée, et Jean-Jacques les cite dans le onzième livre des Confessions, lorsqu'il évoque son désir de se retirer avec Thérèse au fond de quelque province. " Je songeais à la Touraine, écrit-il, où j'avais déjà été (au château de Chenonceaux, avec les Dupin) et qui me plaisait beaucoup, tant par la douceur du climat que par celle de ses habitants."

La terra molle lieta e dilettosa
Simile a se l'habitator produce
Le pays est riant, agréable, d'une culture facile
Et ses habitants lui ressemblent en tout point.



Cette photo a été prise le samedi 7 juillet
à l'issue de la représentation du douzième et dernier livre
par Elsa Barthélémy
Merci, Elsa !

Et voici un lien vers le site de Catherine Barthélémy,
introduction à son magnifique travail pictural


mercredi 18 juillet 2012

Un autre buste...


Combien savent, même parmi les Rousseauistes purs et durs, que trône sur l'une des façades lattérales du Palais Garnier à Paris, autrement dit de l'Opéra, entre celui de Philidor, avec lequel il jouait aux échecs, et celui de André Campra, un superbe buste, quoiqu'un peu austère, de Jean-Jacques Rousseau ? Qui se trouve donc ici reconnu comme musicien, et bien évidemment compositeur du fameux "Devin du village", qui a en son temps rapporté beaucoup d'argent à cette auguste maison, située alors au Palais Royal, mais pas, autant qu'il aurait pu y prétendre, à son auteur. Ce buste érigé un siècle après la mort de Rousseau peut donc nous apparaître comme une réparation symbolique de cette grossière injustice. Une de plus.



mardi 3 juillet 2012

L'île des peupliers


Je n'ai pu m'empêcher en visitant le merveilleux parc du Marquis de Girardin à Ermenonville, et surtout en voyant l'émouvante petite île des peupliers où Jean-Jacques reposa de 1778 à 1794, lorsque ses restes furent déposés au Panthéon, qu'il aurait peut-être préféré rester là, sous ces arbres et près de cette eau qu'il aimait tant, que de passer l'éternité dans une crypte froide et avec pour voisin François-Marie Arouet. Mais, bien sûr, ce jugement n'engage que moi...



jeudi 28 juin 2012

Bon anniversaire !


Voilà, nous y sommmes ! Nous fêtons aujourd’hui le tricentenaire de la naissance de Jean-Jacques Rousseau et j’arrive au bout ce soir de ce projet, quelque peu extravagant, de porter à la scène ses « Confessions », sous la forme d’un feuilleton théâtral en douze épisodes (dont un en deux parties) et qui forment, mis bout à bout, un spectacle d’environ 24 heures.

Cela aura demandé six ans de ma vie, entre ce 15 mai 2006 où Jean-Jacques l’a mise sens dessus-dessous – à tel point que j’ai vraiment du mal aujourd’hui à me souvenir de ce qu’elle était avant cette rencontre – et les soirées qui viennent, où je vais partager la joie de cet accomplissement avec quelques dizaines de personnes qui ont été les « témoins », durant toutes ces années, d’un spectacle en train de se faire, et qui m’ont donné par leur fidélité et leur confiance, la force d’aller au bout de mon engagement.

J’ai beaucoup de personnes à remercier, et je le dirai de vive voix à chacune d’entre elles, mais celle qui mérite aujourd’hui toute ma gratitude est Agnès Brabo, qui fut et reste pour moi une authentique « bonne fée », débordante de générosité, de bienveillance et d’amour, et qui est pour beaucoup dans la réussite de cette entreprise.

Je remercie Jean-Jacques de tout mon être, d’avoir été si généreux et surtout si courageux…en nous léguant ses écrits dont je suis persuadé que les générations futures mesureront bien mieux qu’aucune autre toute la valeur et le profit qu’elles peuvent en tirer.

Cet anniversaire coïncide avec celui de mes débuts sur scène, il y a trente ans, à Marseille. J’étais un tout jeune homme dont la décision de devenir comédien était alors vécue comme un acte de résistance à une famille trop conformiste. « Jean-Jacques » m’a permis de comprendre que ce qui me passionne et me bouleverse dans ce métier est ce moment magnifique de « communion », dans le meilleur des cas, avec celles et ceux qui viennent au spectacle écouter un être humain leur parler.

C’est la fin du premier acte mais mon histoire avec Rousseau est bien loin d’être terminée. Je crois même pouvoir déjà affirmer qu’elle ne s’achèvera qu’avec moi.

Merci à tous ! Je vous salue bien bas.

William


Cette très belle photo est l'oeuvre de Jacques Barthélémy.
Merci à lui !

jeudi 14 juin 2012

Un portrait de votre serviteur...

... rédigé par la très belle plume du célèbre Etienne Dumont, 
et publié dans la Tribune de Genève le vendredi 25 mai dernier.


Le meilleur moyen de le lire correctement semble de le copier et de l'agrandir à votre guise.

mardi 12 juin 2012

Le douzième et dernier épisode de Jean-Jacques


Bonjour,
Les représentations du douzième et dernier livre des Confessions débuteront le jeudi 28 juin 2012, jour du tricentenaire de la naissance de Jean-Jacques Rousseau.

Trois représentations auront lieu les jeudi 28, vendredi 29 et samedi 30 juin chez Agnès Brabo, rue Saint-Honoré, et une quatrième le dimanche 1er juillet à 18 heures, chez Colette James, rue de la Cerisaie, près de la place de la Bastille.

Ces quatre soirées affichent complet mais de nouvelles représentations de ce douzième épisode seront données cet automne. Les dates seront communiquées ici prochainement.


jeudi 7 juin 2012

" Jean-Jacques " à la télé !


Petit reportage d'une télévision locale genevoise quelques heures avant la première représentation au merveilleux Théâtre Pitoëff, le vendredi 25 mai 2012. Il débute vers 02:50.

http://www.lemanbleu.ch/vod/geneve-aujourdhui-infos-25052012

lundi 14 mai 2012

Jean-Jacques à Genève


C’est à l’invitation de l’A.P.A. (Association pour l’autobiographie et le Patrimoine Autobiographique) que je jouerai les vendredi 25 et samedi 26 mai à 20h30 le premier et le deuxième épisode de Jean-Jacques, au Théâtre Pitoëff 52, rue de Carouge à Genève. 

Théâtre Pitoëff

Ce premier cycle d’une intégrale des douze épisodes, donnée en deux temps cette année (printemps et automne) dans la patrie du grand homme, se poursuivra la semaine suivante à l’Espace Rousseau 40, Grand rue. Les épisodes trois à cinq y seront donnés, à raison d’un par jour, du mercredi 30 mai au vendredi 1er juin à 18h30. L'épisode six aura lieu, quant à lui, le dimanche 3 juin à 18h30 également.

L'Espace Rousseau
Pour plus de renseignements : 

vendredi 11 mai 2012

Jean-Jacques par Sacha Guitry


" Ce qui passionne, émeut, subjugue chez Jean-Jacques, c’est moins peut-être le mécanisme de son cerveau que cette mélodie absolument miraculeuse qu’il compose avec des mots. Mots qui jamais n’ont l’air d’avoir été choisis. Mots qui ne semblent pas avoir d’équivalents. Il y a des heures où l’on préfère à tout Jean-Jacques. Comme il y a des minutes où rien n’est plus délectable au monde qu’un peu d’eau vive prise à sa source et qu’on porte à ses lèvres au creux de ses mains jointes. "


Gilbert Gil incarnant Jean-Jacques Rousseau
dans "Si Versailles m'était conté" de Sacha Guitry


samedi 11 février 2012

Résumé du onzième épisode (1760 - 1762) + index des personnes citées + lexique



La publication de la Nouvelle Héloïse est un immense succès, mais l’année suivante l’entrée en France du Contrat social est interdite ; l’Emile mis en vente à Paris y est rapidement condamné à cause de la Profession de foi du Vicaire savoyard et Jean-Jacques est averti par le Prince de Conti qu’il va être arrêté s’il ne quitte pas la France. En route pour la Suisse, il compose en prose poétique Le Lévite d’Ephraïm.

Jacques Voisine
Dictionnaire de Jean-Jacques Rousseau

Les représentations du onzième épisode ont débuté le 8 mars 2012


INDEX DES PERSONNES CITÉES DANS CET ÉPISODE


Mme la Duchesse de Villeroy, soeur de M. de Luxembourg, est décédée en décembre 1759.

M. le Duc Anne-François de Montmorency, fils du premier mariage de M. de Luxembourg

Le Comte de Luxembourg, fils du Duc de Montmorency et de son épouse, mourut le 17 juin 1761, à l’âge de quatre ans et huit mois, moins d’un mois après son père.

Louise-Françoise-Pauline de Montmorency-Fosseux, née en 1734, épousa en 1752 le duc Anne-François de Montmorency.

Marie-Charlotte de Campet-Saujon, Comtesse de Boufflers (1725 – 1800) avait épousé en 1746 Edouard, comte de Boufflers-Rouveret, mais s’était très rapidement séparée d’un mari qui ne lui convenait pas. A 27 ans, elle avait été accueillie par le prince de Conti, dans l’enclos du Temple dont il était grand prieur. Elle devait lui rester attachée jusqu’à sa mort en 1776.

Stanislas de Boufflers (1738 – 1815), qui devint célèbre sous le nom de chevalier de Boufflers dans le monde des lettres et des salons, était destiné à l’église par sa famille, mais préféra les plaisirs mondains. Il était chevalier de Malte et entra par la suite à l’Académie française.

Etienne-François, duc de Choiseul (1719 – 1785), ministre des Affaires étrangères, depuis la chute du cardinal de Bernis en 1758, prit le portefeuille de la Guerre à la mort du maréchal de Belle-Isle en janvier 1761 et y ajouta celui de la Marine en octobre 1761. Sous le patronage de la marquise de Pompadour, il dirigea la France pendant dix ans et redressa son prestige dans le monde.

La marquise du Deffand (1697 – 1780), femme d’esprit et de plaisir, a entretenu avec les grands esprits de son temps, des correspondances pleines de verve et de malice, et d’un style d’une qualité rare. Elle perdit la vue entre 1752 et 1754 et s’attacha une jeune fille de 22 ans, Julie de Lespinasse (1732 – 1776) qui, pendant des années, lui servit de lectrice et de secrétaire et accepta de sacrifier toutes ses nuits aux exigences et aux habitudes de madame du Deffand. Son amitié pour d’Alembert fut une des causes de sa rupture avec cette dernière. Elle ouvrit un salon qui éclipsa celui de son ancienne protectrice. En 1765, d’Alembert s’installa chez elle, mais celle-ci s’éprit du comte de Mora, fils de l’ambassadeur d’Espagne, et ne répondit pas à la flamme de l’encyclopédiste qui supporta cette situation avec une extraordinaire résignation.

Louis-François-Anne de Neufville, duc de Villeroy et de Retz (1695 – 1765), pair de France et gouverneur du Lyonnais, Forez et Beaujolais en 1716, à la mort de son père.

Gabriel-Louis-François de Neufville, né en 1731, marquis, puis à la mort de son oncle, duc de Villeroy, pair de France et gouverneur du Lyonnais.

La Roche, valet de chambre de Mme de Luxembourg

Guillaume de Lamoignon de Malesherbes, Chancelier de France, père de M. de Malesherbes.

Jean Baseilhac (1703 – 1781), chirurgien habile, reçu en 1729 dans l’ordre des Feuillants sous le nom de frère de Saint-Cosmes, acquit une véritable célébrité pour sa méthode d’extraire la pierre et de soigner les rétrécissements de l’urètre. En 1753, il avait fondé un hospice où les pauvres étaient opérés gratuitement.



Lexique du onzième épisode

les maux augmentérent, et les remédes en même raison : en même proportion.

je m’étois passablement soutenu : se soutenir veut dire garder son crédit.

j’en mis dans les réponses que j’y fis, refusant tout à plat ce qu’on me demandoit : entièrement, tout-à-fait.

les chicannes que l’on commençoit à me susciter sur les deux prémiers volumes où l’on exigeoit des cartons pour des riens : on appelle cartons les feuillets contenant des corrections, qui sont collés sur onglets et remplacent les feuillets déjà imprimés avec des erreurs.

Enfin un de mes volumes se trouva éclipsé pendant un jour et deux nuits : se dit de certaines choses qui viennent comme à disparaître d’un seul coup.

Le frère Come (…) vint à bout enfin d’introduire un très petit algali : une algalie est une sonde creuse. 

la prostate étoit skirreuse : de la nature du squirre, qui est une tumeur dure.

les douleurs du calcul : terme de médecine, « la pierre qui s’engendre dans les reins et dans la vessie ». Emprunté au latin calculus, caillou, diminutif de calx, chaux. C’est le sens premier.

le livre qui finit par le Lévite d’Ephraim 
: récit biblique que l’on trouve dans le Livre des Juges et qui relate
comment les Israélites tirèrent vengeance sur la tribu de Benjamin d'un épouvantable attentat commis sur la concubine d'un lévite éphraïmite.


les Idylles de Gessner : Salomon Gessner (1730 – 1788) est un poète zurichois.

un costume plus exact : italianisme signifiant coutume, et qui annonce la « couleur locale » romantique.